PART IV

Brad Pitt plongeait son regard azuré d’un bleu infini comme un myosotis qui serait tombé dans la mer/dans la cuvette de wc venant d’être désinfectés -encore une victoire de canard (c’est au choix, rayer la menton inutile) dans les lunettes d’Andréa. Ca lui apprendrait à oublier ses verres de contact sur le bord du lavabo... D’ailleurs, il faudrait qu’elle le passe au désinfectant un coup, le lavabo, il en avait bien besoin, comme le bidet d’ailleurs...

-"Andréa, ma douce...

-Oui Brad?

-A quoi songez-vous, sous cette délicieuse brise du soir venant caresser les tièdes feuilles des palmiers et ébouriffer délicieusement vos cheveux d’or encore tout éblouis par le soleil de l’après-midi tandis que de légers nuages glissent majestueusement dans le ciel d’un bleu myosotis -qui soit dit en passant, s’accorde à ravir avec mes yeux- et que l’anticyclone des Açores...

-C’est vous qui présentez la météo sur canal yaoi +?

-heu... Non, pas encore, hélas, Caro m’a préféré un genre de bonhome limite grand gourou qui se ballade avec une tunique très échancrée et un nom à coucher dehors genre Aïechacoupe, heu...

-Ahhhhh, Taïshakou-ten... Logique. Mais vous disiez, très cher?

-Eh bien, à quoi rêviez-vous donc...?

-A un monde meilleur, plus juste, où les bidets n’auraient jamais besoins d’être désinfectés et où chaque être humain aurait un libre accès aux réserves mondiales de canard WC sans distinction de classe sociale...

-Oohhhh Andréa, je trouve enfin en vous la femme romantique et idéaliste que j’ai toujours recherchée!

-Oooooooh Brad, embrassez-moi ici, tout de suite, sous le regard des palmiers!!!"

Brad Pitt se pencha sur Andréa pour, selon l’expression consacrée, faire poétiquement ventouse... Un bruit invraisemblable genre le blatèrement aject du petite frère en train de muer qu’a le doigt coincé dans la porte du garage retentit soudain. Brad, de saisissement, entra en collision avec la paire de hublots pare-brise triple épaisseur renforcée pour que votre automobile soit toujours un succès... Le choc projeta Andréa au sol.

Elle se réveilla vautrée sous sa chaise. Elle ouvrit un oeil ensommeillé, se recueillit quelques instants. Elle ouvrit l’autre oeil, ensommeillé aussi. Tiens, elle voyait à peu près normalement. Elle n’avait donc pas oublié ses lentilles. Par contre, faudrait vraiment qu’elle pense à désinfecter le bidet... C’est sûr que si elle comptait sur Paul pour le faire, elle pouvait toujours attendre... Remarque, fallait être juste : Paul il s’en servait jamais non plus, du bidet... Sur ces sages pensées, elle prit encore mentalement note qu’il faudrait qu’elle pense à racheter du canard WC, puis se secoua et fit l’effort de se hisser jusqu’à la station 4 pattes. Là elle se traîna de sous la chaise jusqu’au dispositif de surveillance, en se demandant si ce bruit c’était pas l’alarme à incendie, après tout... Ou même une alerte à la bombe... Tiens non... Juste un client un peu excité qui sonnait. Quelle chambre? la 210... Eh ben, ça commencait bien... A peine une heure et demie qu’elle était arrivée, et déjà un patient qui tripotait sa sonnette...

En poussant un gros soupir elle se leva complètement, vérifia que ses bas n’avaient pas d’échelle, et prit vaillamment la direction du second étage...

Elle ouvrit la porte d’un geste large, poing sur la hanche, et rugit :

-"Euwalors quessyspassissi???"

Elle alluma la lumière pour découvrir une jeune fille maigrichonne toute pâle aux cheveux tout noirs, allongée à plat ventre sur son lit, et pendue au cordon de la sonnette comme si elle essayait d’y grimper.

-"Voulez-vous bien lâcher ça vous!! Déjà qu’on n’avait pas le budget pour acheter des boutons de sonnette pour toutes les chambres, alors si en plus vous nous niquez les cordons!!!!!

-Mais madame c’est Seishiro qui fait rien qu’à faire des rêves bizarres!!" Jésus Marie Joseph. C’était masculin. Enfin, à peine. Ou alors c’était très très enrhumé.

-"Bon, commençons par le commencement. Nom, prénom, âge, adresse, sexe, téléphone, portable, fax, Email, ICQ, pseudo yaoi mailing liste, attirances sexuelles, mensurations, vaccins, antécédents, allez hop au trot!

-Meuweu?

-Pas convainquant...Vous êtes sûr d’être patient chez nous?

-Vous avez raté votre vocation chère demoiselle : c’est fliquette que vous auriez dû être...(intervention cool de Seishiro.) Elle redémarre au quart de tour :

-C’est ce que je me suis toujours dit! Seulement ils ont pas voulu de moi au concours! Ils ont préféré une morue planche à pain cheveux noirs filasseux qui cuisine comme un bîîîp avec un nom à coucher dehors genre cradorou

-Ah. Kaoru. ...Logique. Mais ce n’est pas une raison pour vous en prendre sauvagement à mon petit Subaru bonbon rose en sucre!

-Ouais ben Subaru Bonbonrosensuc jdis pas (il est Roumain?), mais j’aimerais assez que vous niquez pas le mobilier sinon c’est ma feuille de paie qui va prendre...

-Niquiassiez.

-Pardon?

-"J’apprécierait grandement que vous ne niquiassiez point le mobilier, car mon revenu en pâtirait cruellement..."

-Si vous préférez. Mais et pourquoi il était pendu au cordon ce petit sagouin d’abord hein?

-Beu c’est Seishiro, y fait des rêve bizarres...

-Et alors?

-Ben y parle, aussi...

-Et alors?

-Eh ben je sais pas pour vous mais moi quand un monsieur commence à me promettre dans son sommeil qu’il va me retourner contre un cerisier et qu’il dort avec un balai de toilettes à côté de son lit, eh ben jme sens drôlement mal à l’aise!!!

-Ohhhh Subaru mon bonbon au miel, petit menteur!

-Ah vous voyez lui il dit que vous mentez!

-Bah Seishiro..?" Subaru rougit, un beau carmin à faire pâlir d’envie un homard ébouillanté. Enfin comme d’hab quoi.

-"C’était pas un cerisier enfin, c’était la photocopieuse! Le cerisier c’était la nuit dernière... Ainsi, tu me crois dépourvu d’imagination au point d’imaginer deux fois de suite la même scène? Ahhh Subaru tu me déçois beaucoup, sais-tu...

-Je vous rappelle que les photocopies sont payantes dans cet hôpital, vous ne pouvez utiliser la photocopieuse sans permission!

-...?

-...

-...Mademoiselle, heu.... Nous n’avons pas l’honneur d’avoir été présentés?

-Exact : Andréa Béniwiwi, infirmière débutante. Soyez gentils avec moi...

-...^^*

-Moi je me nomme Sakurazuka(mori). Seishiro Sakurazuka(mori).

-Ah? Fort bien. et vous...?" Subaru ne mouffta pas.

Andréa aimait prendre l’espace (qui a dit "monopoliser"?). Elle se mit donc à tortiller de l’arrière-train en se dirigeant vers Subaru terrorisé. Seishiro, pourtant blasé, ne put retenir le haussement d’un sourcil perplexe et interrogateur en observant les balancements qui secouaient cette chute de reins sportive. Comment pouvait-elle tenir debout avec de telles aiguilles à tricoter greffées sous les pompes?

-"Et alors, il est plutôt timide votre collègue!

-Heum, heu"... Le pauvre Subaru, les yeux ronds, se posait exactement la même question que Seishiro au même instant, sauf que lui il n’avait jamais traîné à Shinjuku, et qu’il ignorait donc jusqu’à l’existence d’une race de pompes plus féminine que les pantoufles de Hokuto -qui puaient par ailleurs, paskil fallait savoir que Hokuto elle avait pas que des qualités. Elle puait grave des pieds et c’est rien de le dire, entre autres.

La surprise de Subaru était donc bien compréhensible et bien plus visible que celle de Seishiro. Et Andréa s’en rendit bien compte.

-"Eh bien, qu’avez-vous donc à me regarder les hanches, vous?

-Je crois qu’il se demande si c’est du lard ou du cochon... (je penche pour la première hypothèse)" La seconde partie de la réponse de Seishiro fut couverte par le cri de rage d’Andréa.

-"Eeeeeeeeh bien, faut pas se gêner dites-voir! Vous voulez que je me mette en portes-jarretelles pour venir danser la lambada sur la table de nuit? ("non, on veut pas" pensa Seishiro)

-Wleu hobinhnon heu...

-Ah Subaru-kun, c’est pas très satisfaisant comme réponse, je crains qu’il ne te faille trouver beaucoup mieux..."

Dire que Subaru rougissait serait en-dessous de la vérité. il irradiait (comme susdit). Dans le fond, il suffisait de le mettre dans la même chambre que Seishiro pour économiser de l’électricité : il faisait veilleuse... C’était pas idiot ça, tiens... Il coupa Andréa dans une tirade homérique en remarquant d’un ton calme :

-Subaru, sucrette de mon café... Tu n’as jamais pensé à te reconvertir en générateur électrique indépendant?

-Qwa? (bel ensemble des deux autres largués)

-Je suis convaincu qu’en forcant un peu la dose, on pourrait te brancher sur le secteur, et tu ferais faire des économies d’électricité à tout l’hôpital..." Là-dessus Seishiro, le regard dans le vague, un sourire absent aux lèvres, fit une pause. Subaru tentait de rééquilibrer la pression en lâchant des nuages de vapeur par les esgourdes. Et quant à Andréa, c’était elle maintenant qui se demandait si c’était du lard ou du cochon, tout en battant prudemment en retraite vers la porte (ben quoi j’aime l’expression "si c’est du lard ou du cochon"! Elle est vachement poétique d’abord! Et jla replace si jveux, non mais! Qui raconte l’histoire ici à la fin?). Seishiro acheva sa phrase, et Subaru dans la foulée, en ajoutant d’un ton rêveur :

-"Mais, demeure un problème... Où va-t-on brancher la prise..?"

Andréa, considérant que le problème était réglé ou alors dépassait ses compétences, procéda au retrait définitif des troupes tandis que Subaru courait s’enfermer dans les toilettes. Seishiro balaya le champ de bataille d’un regard de conquérant satisfait. Il était de nouveau maître de la place. Il se mit alors à observer la porte des toilettes fermée à clef, et un sourire sardonique découvrit ses dents dignes d’une pub pour colgate (ben oui Clamp allait pas lui filer une dentition infecte non plus, c’est pas jacqouille!). Pauvre petit Subaru, pauvre petit innocent.... Comme s’il n’avait pas prévu cette éventualité, et n’avait pas fait faire un double de la clef...

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