Amsterdam, 9 novembre 1872 :

Une femme d’une trentaine d’années déambulait, seule, dans le brouillard des rues du port. Pendant toute la nuit, elle avait fait le tour de tous les cabinets de médecins de la ville mais aucun d’entre eux n’avait voulu se déplacer pour voir son fils.

Ce dernier, qui n’avait pas deux ans, souffrait d’une forte fièvre depuis la veille et malheureusement sa mère n’avait pas d’argent pour payer un docteur. Depuis que le bateau de son mari avait sombré en mer, la pauvre femme n’avait même plus les moyens de leur offrir une alimentation convenable. De plus, si elle ne trouvait rapidement de quoi payer son loyer, elle se retrouverait à la rue, avec ses quatre enfants.

Elle en était donc réduite à en appeler à la générosité des médecins de la cité mais la charité, en cet hiver qui s’annonçait rigoureux, se faisait bien rare et elle se heurtait toujours à une porte close.

Alors que les premiers rayons du soleil tentaient désespérément de percer l’épaisse couche de brouillard, la jeune femme rentrait chez elle, bredouille, en soufflant sur ses mains bleuies par le froid. Elle appréhendait ce retour, redoutant le regard de ses enfants ainsi que l’état dans lequel elle trouverait son petit dernier.

Elle était presque arrivée au coin de la rue quand elle fut heurtée par un luxueux carrosse qui, roulant à vive allure, avait pris son virage un peu trop serré.

Bien que, dans sa chute, elle n’eût pas eu le temps d’en voir les armoiries, elle s’étonna de la présence d’un tel véhicule dans un quartier aussi pauvre. Elle se releva prestement et accéléra le pas pour voir où il allait. Quelle ne fut pas sa surprise de constater qu’il s’était arrêté juste en bas de chez elle !

Un homme, tout de noir vêtu et tenant un sac de la même couleur en descendit. Il pénétra dans la ruelle sombre qui donnait à l’escalier menant chez elle.

Hésitante, elle s’avança, à son tour, jusqu’à la ruelle, sans trop comprendre ce qui se passait…, cela ne pouvait pas être le propriétaire venu les mettre dehors…, pas dans un tel véhicule…

La jeune femme s’avança jusqu’au véhicule et jeta, par la fenêtre, un coup d’œil à l’intérieur. Malheureusement, la rue était bien trop sombre et elle ne parvenait pas à distinguer, ne serait-ce que l’ombre de la personne qui s’adressait à elle.

La jeune femme hocha la tête mécaniquement.

verrez ! C’est le meilleur de la ville ! Il sera bientôt sur pied !

La jeune femme n’en croyez pas ses oreilles ; un instant, elle crut à un miracle et fit son signe de croix.

Mary fut saisie par la réponse de celui qu’elle avait pris un instant pour son ange gardien ; difficile de penser que c’était là le même homme qui lui avait apporté, spontanément, son aide.

Le jour était, à présent, bien levé et les rayons du soleil parvenaient enfin à transpercer l’épaisse couche de brouillard. La jeune femme distinguait donc l’ombre de celui qui, assis à l’autre bout du carrosse, lui tenait conversation. La fumée de la cigarette qu’il fumait lui arrivait également au visage et la fit tousser. Son interlocuteur eut alors un rire ironique mais ne daigna pas pourtant tourner la tête vers elle.

Ce dernier eut, à nouveau, un rire ironique. Se tournant vers elle, il se pencha dans sa direction et porta son visage à hauteur de la fenêtre afin que Mary put, sans difficulté aucune, le reconnaître s’il en était encore besoin.

La jeune femme pâlit en entendant ce nom et en reconnaissant le visage de celui qu’elle avait pris pour son sauveur. Ce n’était pas Dieu qui lui venait en aide, mais plutôt le diable !

Tremblante, elle fit un pas en arrière et heurta le mur. Elle ne connaissait que trop bien la sinistre réputation de l’homme qui se trouvait en face d’elle.

Franz Peterson était le fils d’un riche négociant de La Haye. Son père avait fait fortune dans le commerce international mais la fortune du fils dépassait de très loin celle du père et comptait parmi les plus importantes du pays.

Agé de 35 ans et bien qu’extrêmement séduisant et cultivé ( il avait reçu son éducation dans le meilleur établissement du pays ), c’était un être particulièrement hautain, égocentrique et diabolique. On le disait athée et la vie de débauche qu’il menait était connue dans tout le royaume. Contrairement à son père, il n’avait pas bâti sa richesse sur le négoce mais sur un domaine beaucoup plus rentable : la prostitution. Son réseau de maisons closes était renommé dans toute l’Europe et passait pour l’un des meilleurs et des mieux organisés. C’était principalement chez lui que venait " s’encainailler " le gratin de la société flamande. Il avait ses entrées dans les plus grandes maisons d’Europe et à la cour royale elle-même.

Une chose était sure : s’il était là, ce n’était certainement pas par générosité ou par charité chrétienne.

Après avoir savouré l’effroi qu’avait provoqué, chez la jeune femme, l’annonce de son nom, Franz reprit sa position initiale au fond du carrosse. Il ne répondit pas tout de suite, se délectant de l’angoisse peinte sur le visage de son interlocutrice et tirant quelque bouffée de cigarette.

Franz ne bougea pas mais tourna la tête vers elle.

La jeune femme le regardait, horrifiée… Elle avait peur de comprendre.

Franz, tout sourire, poursuivit, le plus naturellement du monde.

Le jeune homme haussa le sourcil gauche et eut un sourire cynique.

La jeune femme n’en croyait pas ses oreilles. Cet homme sortit de nulle part était tout simplement en train de lui demander son fils aîné pour mettre dans un de ces bordels.

Le jeune homme jeta son mégot par la fenêtre. Puis, il lança à Mary un bref coup d’œil et lui adressa un sourire moqueur.

La jeune femme tomba à genoux, les mains sur le sol ; elle éclata en sanglots. Elle se sentait prise au piège. Que pouvait-elle faire contre lui ? Il était bien trop puissant pour elle, elle le savait ! Tout ce qui comptait d’influent dans ce pays fréquentait ses établissements. Mais elle avait perdu son mari il y a peu, et n’entendait pas donner son aîné à cet homme.

Franz toisa la jeune femme : il méprisait les petites gens et leurs façons qu’ils savaient de se cramponner au moindre espoir ; il était comme des tiques sur les dos d’un chien, toujours à s’accrocher et à parasiter la société en vous culpabilisant si vous ne les aidiez pas ! Ah ! Tous de la vermine ! Et dire qu’il y en avait toujours pour tomber dans leur panneau, pensant ainsi s’acheter une place dans un hypothétique Eden !

Qui pouvait dire ce que cette femme était capable de faire avec l’énergie du désespoir ! Aussi décida-t-il de jouer sa carte maîtresse !

Mary releva la tête vers lui, pleine d’espoir. Le jeune homme sortit alors un papier de la poche intérieur de son épais manteau de fourrure sombre.

La jeune femme secoua la tête.

Pour votre gouverne, sachez que ce papier est d’une reconnaissance de dette signé devant notaire, entre moi et votre propriétaire. J’ai racheté les 3 mois de loyers que vous lui deviez, à présent c’est à moi que vous les devez ! Alors, à moins que vous ne soyez en mesure de me payer les 5 000 florins environ, que vous devez avant ce soir, nous allons devoir trouver un accord !

Sinon, je vous fais jeter en prison et vos enfants à la rue…, excepté l’aîné, bien sûr, que je garderai en remboursement ! Vous voyez, d’une manière ou d’un autre, de toute façon, nous arrivons au même ! Il ne tient qu’à vous que cela s’arrange le mieux possible !

Le jeune homme s’avança jusqu’à la fenêtre, face à Mary encore en état de choc.

Tout en disant ces mots, il avait sorti une grosse liasse de billets de sa poche extérieure gauche et commençait à compter sans même regarder la jeune femme dont le visage était inondé par les larmes. Il savait par expérience l’effet qu’un tel geste pouvait avoir sur les nécessiteux et comptait bien en jouer.

Il tendit la liasse de billets à la jeune femme qui secoua la tête en la repoussant ; elle n’avait déjà que trop de dettes envers cet homme !

Il remettait l’argent dans sa poche quand il aperçut le médecin sortir de la ruelle en époussetant ses épaulettes à fourrure noire d’un air visiblement dégoûté.

- Alors, comment va-t-il ? Interrogea Franz.

Mary hocha la tête. Le docteur étant monté dans le carrosse, le jeune homme entendait ne pas s’attarder ici. D’une part, il n’aimait pas ce genre de quartier et d’autre part, avec le jour à présent bien levé, une foule de populace grouillait dans la rue et autour du carrosse, intriguée de voir un tel véhicule ici.

Si vous ne venez pas ce soir… ; demain matin, je vous envoie la police…, c’est clair ? !

Mary hocha la tête, des larmes coulaient sur ses joues, intarissables.

- Ah ! Ajouta-t-il après un instant. J’allais oublier ! Passez par l’entrée de service voulez-vous, je ne tiens pas à ce que mes clients vous voient. J’ai un standing à respecter, comprenez-vous !

Franz fit signe au chauffeur de démarrer. Ce dernier fouetta les chevaux qui hennirent avant de repartir. Dans un dernier réflexe, la jeune femme posa sa main sur l’encadrement de la fenêtre.

Le jeune homme fit signe au cocher de s’arrêter. Il toisa avec dégoût la main de Mary comme s’il s’agissait d’une chose sale ou pestiférée.

Franz sourit de constater que la jeune femme se résignait enfin.

Sur ce, il claqua des doigts et le carrosse disparût dans un nuage de poussière tandis que son interlocutrice se laissa aller aux sanglots.

Je me souviens de ce soir là, comme si c’était hier…, ce soir où ma vie a basculé.

C’était un soir de novembre comme tous les autres à Amsterdam, un soir banal pour un jour qui ne le fut pas.

Il faisait déjà nuit quand nous sommes sortis, maman et moi… Il faut dire que par chez nous, en cette saison, la nuit tombe vite… et le brouillard aussi. Ce soir là, il était particulièrement épais et je ne saurais vous dire le chemin que nous avons emprunté dans le dédale de ces rues sombres et mal éclairées. D’ailleurs, au vue de la direction que nous avions suivie, je savais déjà que nous nous y rendions pour la première fois.

Maman me tenait par la main, me guidant dans l’obscurité. Sa main était froide et tremblante et, bien que je ne puisse voir son visage, je savais qu’elle pleurait…

Durant toute la journée, elle était restée exceptionnellement sombre et silencieuse. Prostrée dans le fauteuil de notre père, elle n’avait pas soufflé mot, ne semblant même pas faire de cas de nous et de Hans, pourtant souffrant. Elle s’était refusée à me donner la moindre explication, que ce soit au sujet de son attitude ou de la visite du médecin ; elle n’avait même pas jugé utile de demander son diagnostic.

Chacune de mes explications sur ce qui était arrivé durant son absence ou de mes questions, ne parvenait qu’à déclencher des torrents de larmes, aussi je me résolus rapidement à ne pas insister pour ne pas choquer mes petits frères et sœurs.

Vers 19h. 00 finalement, elle avait jeté son châle sur ses épaules et m’avait appelé.

Elle avait tourné vers moi ses grands yeux tristes et rougis d’avoir trop pleuré.

Maman…, pourquoi faut-il que de tous les souvenirs que j’aurais pu garder de toi, ce soit précisément celui-là qui me soit resté…

Elle ne m’avait rien dit quant à l’endroit où nous allions ni même quant à la raison de ce voyage si soudain.

Nous avons marché pendant plus d’une heure me semble-t-il, avant de finalement nous arrêter, dans une petite ruelle, devant une porte en bois et en fer forgé finement ouvragée. Maman allait cogner le heurtoir lorsque je l’interrompis.

Ma mère s’agenouilla alors à côté de moi et recommença à pleurer.

Tendrement, elle passa sa main sur mon front, mettant de l’ordre dans mes mèches brunes.

Ma mère posa sa main sur sa bouche, cherchant à réprimer le plus possible ses sanglots.

Sur le moment, je ne comprit pas le désarroi de ma mère ; le travail ne m’avait jamais fait peur. D’ailleurs, j’avais un petit emploi d’aide à tout faire sur le port depuis plus de 3 ans. Alors, travailler ici ou ailleurs, quelle différence ? !

Hum ! " Quelle différence ? !", avec le recul des années, je trouverais presque cette remarque drôle. Où en étais-je…? Les souvenirs se bousculent en moi à présent… Ah oui !

Ma mère frappa à la porte et une vieille femme âgée d’une cinquantaine d’années, aux cheveux gris retenus dans un chignon, vint nous ouvrir.

Et elle nous claqua la porte au nez ! Sans se laisser impressionner, ma mère frappa de nouveau.

La femme me toisa une nouvelle fois et eut un sourire cynique.

Un homme grand et bâti comme une armoire à glace arriva peu après.

Karl disparût par une petite porte située sur le côté, nous laissant seul avec celle que j’appelais déjà : " la mégère ".

La pièce où elle nous avait fait rentrer ressemblait à une cuisine. Je dis volontairement ressembler car elle était démesurément grande par rapport à tout ce que j’avais pu voir précédemment, même dans les demeures les plus cossues. A elle seule, elle faisait bien 3 fois la superficie de notre maison. Je dois toutefois avouer à sa décharge que notre logis n’était pas très grand ; mais c’était notre " chez nous " et j’y avais vécu heureux…, jusqu’alors.

Sur la table se trouvaient les restes du repas ; de quoi nourrir notre famille durant plus d’un mois…, si tant est, bien sûr, que toutes ces victuailles se soient conservées aussi longtemps… Mais à l’époque, je le pensais ; il faut dire aussi que je n ‘avais jamais eu assez de nourriture devant moi pour en connaître le délai de péremption et la vue de toute cette viande me faisait saliver, moi qui n’avais pas eu l’occasion d’en manger depuis des semaines. Je dus faire des efforts quasi-surhumains pour ne pas bondir dessus et de temps en temps essuyer ma bouche d’un revers de manche pour en ôter les filets de bave qu’un tel spectacle aurait pu occasionner.

L a grosse voix de Karl me fit sursauter. Ma mère me fit passer devant elle, posant sa main sur mon épaule. Nous suivîmes " M. Muscle " dans un petit escalier étroit en pierre qui semblait monter en colimaçon, indéfiniment. Peut-être aurait-il mieux valu d’ailleurs qu’il ne prit jamais fin… Mais il en avait une…, malheureusement !

Nous montâmes à peu près 4 étages et arrivâmes devant une porte richement décorée, peinte et sculptée. Karl frappa 3 coups au heurtoir.

Karl ouvrit la porte et nous fit pénétrer dans une vaste pièce. En face de nous, installé nonchalamment dans un luxueux fauteuil d’époque en velours, se trouvait un homme étrange en costume de satin noir fumant un épais cigare. Ce qui devait être, à l’origine un riche manteau brodé était répandu sur le siège ; sûrement était-il tombé de ses épaules lorsqu’il s’était assis.

Son teint pâle contrastait merveilleusement avec ses cheveux et ses yeux sombres. Ses cheveux mi-longs et ondulés balayaient son dos à chaque mouvement de tête qu’il faisait. L’apparente sincérité de son sourire offrait une singulière opposition à la frayeur qu’occasionnaient ses yeux noirs. Il se dégageait de lui une aura à la fois attirante et terrifiante ; c’était probablement cela d’ailleurs qui le rendait si fascinant.

Il me fixa un instant de ses yeux sombres et un frisson me parcourut l’échine. Aujourd’hui encore, après toutes ces années et tout ce qu’on a partagé, lorsque je pense à lui ou que je prononce son nom : " Peterson ", la même sensation se produit toujours en moi.

Karl se courba et sortit, tirant la porte derrière lui. L’homme me regarda avec un large sourire et se redressa dans son fauteuil. Tirant une dernière bouffée de son cigare, il croisa les jambes et éteignit son cigare dans le cendrier posé sur le guéridon à côté de lui.

Aujourd’hui, je me demande comment j’ai pu ne pas m’étonner du fait qu’il connaissait mon nom mais sur le moment j’étais trop fasciné par cet homme et le luxe qui l’entourait pour y prêter la moindre attention.

A contrecœur, ma mère me poussa doucement vers lui. Je marchais droit sur lui. Arrivé à sa hauteur, il posa sa main sur mon épaule.

Il me fit faire un tour sur moi-même comme pour examiner la marchandise que ma mère lui apportait.

Trop maigre !

Sent mauvais !

Mal entretenu !

Mais tout ça peut s’arranger facilement, constata-t-il, comme ravi

des potentiels de son acquisition.

Pour ma part, je dois bien avouer que je fus un peu vexé de ses réflexions.

Cette dernière remarque me fit tressaillir : en quoi cela pouvait-il l’intéresser ou même le regarder… Je blêmis, serrais les poings et reculais jusqu’à ma mère qui, elle aussi avait accusé le coup.

Avec le recul, et le connaissant mieux, je me demande s’il n’a pas posé cette question uniquement pour nous choquer ; surtout, en repensant au regard amusé qu’il eut face à ma réaction. C’est le genre de choses qui a toujours beaucoup plu à Peterson. Peut être cherchait-il aussi à me tester ; qui pourrait dire avec lui ? !

Ma mère posa ses mains de chaque côté de mes épaules et me serra très fort au point de me faire mal. De toute évidence, cet homme la répugnait autant que moi et me laisser seul avec lui, lui était insupportable.

M a mère s’agenouilla et, me retournant face à elle, me serra très fort dans ces bras comme elle le faisait autrefois, lorsque j’étais enfant et comme elle ne l’avait plus fait depuis longtemps avant ce jour. Son visage arrivait au niveau de mon cœur et je sentais contre moi les convulsions de ses sanglots. Je passais ma main dans les cheveux défaits de son chignon.

Aucun de nous n’était pourtant dupe de la situation mais pour ne pas accabler l’autre d’avantage, chacun fit semblant de le croire. Ma mère releva la tête vers moi et me sourit faiblement ; sourire que je lui rendis aussitôt.

M a mère se releva donc et m’embrassa une dernière fois sur le front.

La porte se referma derrière ma mère, que je vis alors, sans le savoir, pour la dernière fois. A ce moment, je pensais encore que ce n’était qu’un autre mauvais passage comme nous en rencontrions beaucoup et que, d’ici quelques jours, quelques semaines, à la fin de l’hiver tout au plus, ma mère reviendrait me chercher…, et j’y ai cru longtemps.

Mais derrière cette lourde porte close qui se refermait sur nous, c’est mon enfance, ma joie de vivre, mon innocence et tous mes espoirs et rêves secrets qui se sont envolés. L’enfant que j’ai été est mort ce soir là…

Retour à la homepage