Ses dernières forces abandonnèrent son corps épuisé. Shun tomba à genoux puis sa tête vint percuter violemment le sol dallé parsemé d'herbes folles. Il était vaincu ! Il se mit à pleurer. Les larmes amères de la défaite. Sa chaîne n'avait plus le moindre soubresaut. Ses membres pourtant si graciles lui semblaient si lourds en cet instant. Une bourrasque de vent fit voler les cheveux fins du chevalier d'Andromède. Un vent puissant chargé d'un délicieux arôme de rose. Un rire cruel résonna dans les ruines qui avaient été le théâtre d'un combat sans merci qui avait opposé le chevalier d'Andromède au chevalier d'or Aphrodite. Le chevalier vainqueur porta une rose écarlate à ses lèvres. Il ferma les yeux, se laissant enivrer par son doux parfum. Que la victoire était douce, jouissive. Une main gantée d'or se referma sur la gorge de Shun et le chevalier de bronze fut soulevé de terre tel un pantin désarticulé. Un moment, Aphrodite considéra sa victime. Son armure en partie brisée, ses vêtements en lambeaux, les filets de sang qui serpentaient sur son corps fin. Puis le sentiment d'orgueil qui gonflait sa poitrine bardée d'or fit peu à peu place à un sentiment plus ambigu alors qu'il commençait a considérer le chevalier vaincu d'une manière différente. Ses cheveux collés à son visage par la sueur, ses yeux clos, sa bouche entrouverte tentant d'happer quelques souffles d'air. Son regard descendit vers sa poitrine étroite, sa taille fine… Une bouffée de désir le fit frissonner. Soudain, sa main libre, fébrile, se referma sur les fragments de l'armure brisée de Shun et les jeta au loin. Malgré sa nature délicate, Aphrodite ressentait une force impérieuse et brutale l'envahir. Il dénuda le torse de sa victime à demi-inconsciente et pressa ce jeune corps contre lui. Mais il ne pouvait rien sentir sous sa carapace d'or. Il laissa tomber Shun au sol et, en proie à un désir grandissant, ôta son armure dorée. Shun vit la silhouette nue se découper devant le soleil aveuglant. Il vit ses formes fines et souples et ses yeux s'écarquillèrent quand il découvrit la virilité triomphante de ce corps pourtant si féminin par bien des aspects. Il n'avait pas encore atteint sa quatorzième année, mais il ne pouvait ignorer que l'érection du sexe d'Aphrodite n'était que la manifestation du désir qu'il suscitait au chevalier d'or. Il était encore si faible après sa défaite ; et si sa conscience lui revenait peu à peu ses pensées étaient encore confuses. Un sentiment de crainte naquit en lui. Et un sentiment plus vague, un sentiment qui oppressait sa poitrine et le fit trembler. Comment aurait-il pu analyser ce sentiment qui n'était autre que le désir mêlé de crainte et d'une certaine honte ? Mais tout cela était trop confus dans son esprit qui semblait flotter dans un brouillard irréel. Aphrodite se pencha vers lui et déposa une rose pourpre dans les cheveux fins du jeune adolescent. Shun se sentit sombrer dans les yeux azur de son vainqueur. Peu à peu, son corps endolori et épuisé retrouvait ses sensations. Il frémit en sentant les mains chaudes et douces d'Aphrodite se poser sur son épaule. Les lèvres roses du chevalier d'or se déposèrent sur les siennes, avec une délicatesse que Shun n'avait encore jamais connu chez un homme ni même chez une femme. Ses joues s'empourprèrent quand il sentit le membre gonflé du chevalier contre son propre sexe qui ne tarda pas lui non plus à prendre quelques proportions. Il ferma les yeux de honte, s'arrachant au regard quasi-hypnotique du chevalier. Aphrodite faisait un effort surhumain pour ne pas céder à la fureur de son désir et pour avoir des gestes délicats. Sa langue s'engouffra entre les lèvres de Shun et prit possession de sa bouche. Ses mains se mirent à caresser le corps fin de cet éphèbe. Sa peau laiteuse était si douce. Ses doigts jouèrent avec les mamelons de la poitrine blanche de Shun qui ne tardèrent pas à s'ériger. Son sang se mit à se muer en torrent de lave dans ses veines. Il sentit le corps du chevalier de bronze à peine au sortir de l'enfance frémir sous ses caresses, son sexe prendre de plus en plus de substance, de forme contre le sien. Il se contrôlait de plus en plus difficilement. Sa bouche prit d'assaut celle de Shun et il l'embrassa avec passion. Le chevalier de bronze était au comble de la confusion. Que de sentiments contradictoires s'entrechoquaient en lui… comment pouvait il ressentir de telles choses avec un ennemi, un être voué au mal et à la perte d'Athena ?…

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