Consécration

Alors qu'il repensait à ce qui s’était passé, Subaru demeurait, hésitant, devant la chambre de son ami. Il savait ce qu’il avait à faire mais la peur le clouait sur place. Après tout, n’était-ce pas sa faute si Seishiro avait perdu son œil ?

Sa soeur avait bien tenté de le rassurer mais ses craintes ne cessaient de l’assaillir : Seishiro allait-il lui pardonner ? Le laisserait-il même lui parler ? A cette simple pensée, Subaru sentit son cœur se serrer. En effet, cet incident lui avait fait prendre conscience de ses sentiments pour son ami et la crainte que celui-ci puisse le rejeter le terrorisait. Mais il était trop tard pour reculer.

Il frappa à la porte et entra, à la fois angoissé et attiré, après avoir entendu la voix grave mais néanmoins douce de Seishiro. Puis, avançant doucement vers le lit, il s’arrêta à quelques mètres, baissant la tête, n’osant pas encore regarder celui qui lui faisait face.

- "Subaru!" fit le vétérinaire d’un air enjoué. " Bonjour. "

Surpris, le jeune homme leva la tête et regarda l’homme qui lui souriait.

- "Tu ne vas pas à l’école aujourd’hui ? " poursuivit celui-ci. " Ou bien reviens-tu de ton travail ? Tiens, prends cette chaise et assis toi. " Devant l’absence de réaction chez son ami, Seishiro, étonné, l’interrogea. " Subaru, qu’est-ce que tu as ? Je trouve que tu as mauvaise mine. C’est à cause de ton travail ? " demanda-t-il en posant une main sur le front du jeune médium et une autre sur le sien.

A ce contact, Subaru rougit et sentit un frisson lui parcourir le corps.

- "Mais tu as de la fièvre ! Ca tombe bien ,tu vas pouvoir consulter un médecin de l’hôpital… "

Seishiro s'arrêta, surpris devant le spectacle qui s’offrait à lui : écartant les mèches de cheveux qui cachaient les yeux de son ami, il vit des larmes couler le long de ses joues.

- "Subaru, dis-moi ce qui ne va pas?" demanda-t-il, de plus en plus inquiet.

- "Pardon." lança le jeune médium dans un sanglot étouffé, se saisissant de la main de Seishiro.

- "Comment?" fit ce dernier d'un air hagard.

- "Je te demande pardon... je suis désolé…désolé… " ne cessait de répéter Subaru entre deux sanglots. " Pardonne-moi… "

- "Je ne comprends pas... Subaru de quoi veux-tu t'excuser?" interrogea le vétérinaire, saisissant de moins en moins la situation.

- "Seishiro... ton oeil..." bredouilla le jeune garçon.

- "Ah! D'accord... tu parles de ça ! " lança-t-il, indiquant son œil blessé du doigt. " Mais pourquoi veux-tu t’excuser ? "

- " C'est de ma faute... tu m'as sauvé la vie… "

- "Mais tu n'y es pour rien! C'est moi qui ai pris la décision de te protéger. " 

- "Non!" cria Subaru se redressant soudainement. "J'étais debout devant cette femme… "

- "Et je me suis interposé. " dit calmement Seishiro. "Mais ce n’était pas ta faute. Je n’ai pas vraiment cherché à te protéger, j’ai simplement agi par réflexe. " poursuivit-il, le sourire aux lèvres et essuyant les larmes du jeune homme.

- "Mais Seishiro..."

- "Subaru, tu ne m'as jamais demandé de te sauver la vie ou de faire quoi que ce soit pour cette femme. Je l’ai fait de ma propre volonté. Tu n’as aucune raison de te sentir responsable. "

- "...Seishiro..."

- "Et puis on ne devrait pas faire les choses que pour soi-même. Quand on fait quelque chose pour quelqu’un d’autre, nous le faisons aussi pour avoir la satisfaction de voir le bonheur se peindre sur son visage. C'est en quelque sorte ce que j’ai voulu faire.  Je sais que tu aurais laissé cette femme te blesser…mais je me suis opposé à ta décision car je voulais que tu aies la vie sauve. C’est vrai, j’ai agi en ne pensant qu’à moi. J’ai même pensé que tu te mettrais en colère et que tu me dirais de me mêler de mes affaires ! " dit-il avec un grand sourire, prenant le visage de son ami entre ses mains.

- "Seishiro..." murmura Subaru troublé par ce geste et les paroles qu’il venait d’entendre.

- "Mais comme je vois que tu as pris tout cela très au sérieux… je devrais peut-être te demander une faveur, après tout. " lança Seishiro, jetant un œil amusé sur le visage du jeune homme. " Tu feras tout ce que je te demanderai ? "

A ces mots, Subaru rougit de plus belle, alors que le visage de son ami s'avançait dangereusement du sien. Ses pensées se mélangeaient dans sa tête et il sentait son cœur battre à toute vitesse dans sa poitrine. Puis, sans un mot il acquiesça, fermant les yeux dans l’attente de ce qu’on allait lui demander.

- "Dans ce cas... " fit Seishiro amusé par sa réaction.

Subaru, plus angoissé que jamais, attendait la fin de sa phrase lorsqu’il sentit un souffle chaud puis des lèvres douces et tièdes frôler les siennes. Pris de panique, il ouvrit les yeux, cherchant à se dégager de l’étreinte soudaine de son ami.

- "Seishi..." tenta-t-il d'articuler alors qu'une bouche vorace s'emparait de la sienne et que des bras puissants l'étreignaient fermement. Totalement déconcerté, il ne savait plus quoi faire. A la fois gêné et stimulé par un étrange désir, il laissa une langue pressante entrer en lui et s’emparer de la sienne. Hésitant, il répondit au baiser de son ami puis passa ses bras autour de son cou. Après tout, si c’était là son désir, pourquoi refuser ? Il lui devait bien ça et puis, ce n’était pas désagréable, bien au contraire. Il aimait Seishiro. Qu’y avait-il de mal à l’embrasser ?

Alors qu'il était perdu dans ses pensées et dans l’ivresse que lui procurait ce baiser, Subaru ne se rendit pas compte que Seishiro venait de le renverser sur le lit. Ce n’est que lorsqu’il sentit un poids sur lui et une main se glisser sous son tee-shirt qu’il réalisa la situation dans laquelle il se trouvait.

- "Seishiro...qu'est-ce que..."

Mais avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, celui-ci l'embrassa à nouveau, empêchant toute protestation de la part du jeune homme.

Alors que sa main continuait son avancée sur le torse frêle de Subaru, le caressant avec douceur, Seishiro rompit leur baiser puis murmura à l’oreille de son ami :

- "Subaru, j'ai envie de toi."

A ces mots, le jeune médium paniqua. Son visage, déjà rougi par la fièvre due aux baisers de son amant, s’enflamma de plus belle. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, Seishiro déposa de légers baisers le long de son cou avant de descendre vers sa poitrine, sur laquelle ses mains jouaient déjà. Subaru, malgré son trouble et ses faibles protestations, sentit son excitation grandir et ne put réprimer un gémissement lorsque les mains de son ami saisirent ses mamelons déjà durcis.

Ravi de l'effet produit par son geste, Seishiro en profita pour retirer le tee-shirt qui lui faisait obstacle, suivi de sa propre chemise, révélant ainsi un torse viril et puissant. Il posa ensuite de tendres baisers sur le corps dénudé qui s’offrait à lui, faisant courir sa langue sur la poitrine vulnérable et douce.

Face aux caresses de son amant, l'embarras et l'excitation grandissante se mélangeaient dans la tête de Subaru. Il n’arrivait plus à ordonner ses idées. Il savait ce qu’il devait cet homme mais se sentait-il capable de faire ça ? Il aimait Seishiro mais cet amour était-il réciproque ? Plus que la crainte de se donner à lui, c’était l’idée d’être l’histoire d’une nuit qui terrorisait Subaru.

C'est alors qu'il fut soudainement tiré de ses pensées, sentant son pantalon glisser entre ses jambes et une main experte s’emparer de son sexe déjà gonflé. Surpris par ce geste inattendu, il se cambra, saisissant la tête de son amant en laissant un cri étouffé sortir de sa bouche. Passant ses doigts à travers l’épaisse chevelure noire, Subaru ne cessait de répéter le nom de Seishiro, haletant. Ce dernier commença à caresser le membre du jeune homme, doucement d’abord, puis de plus en plus vite alors que sa langue s’amusait à titiller le téton gauche.

Une main posée sur la poitrine du jeune homme, Seishiro suivait les mouvements saccadés que faisaient son cœur. Puis, répondant à l’appel muet de son amant, il remonta vers le visage enflammé de celui-ci pour prendre à nouveau possession de sa bouche. Il sentit soudain la langue avide de Subaru s’emparer de la sienne, cherchant à approfondir d’avantage leur baiser. Tout d’abord surpris par ce geste, Seishiro se sourit à lui-même, ravi de voir enfin le jeune médium laisser transparaître ses émotions. Il connaissait les sentiments que ce dernier avait envers lui et il les partageait également. Il avait envie de Subaru depuis longtemps mais n’avait jamais oser quoique ce soit, de peur de le blesser. Mais cette fois-ci, il n’avait pas pu résister, l’occasion avait été trop belle pour ne pas la saisir.

Sans rompre leur étreinte, Seishiro continua ses caresses et sentit les mains de Subaru parcourir son dos et ses épaules. Puis celui-ci, dans un long râle, se libéra entre les doigts de son amant. Haletant, il enfouit sa tête dans le cou s’offrant à lui, y déposant de timides baisers.

Se laissant aller à ces gestes inattendus, Seishiro ferma les yeux.

Tout en étant attentif aux réactions de son amant, Subaru admirait son torse ferme et musclé. Soumis à un désir subit, il commença à l’embrasser puis à le lécher, provoquant de faibles gémissements de la part de son partenaire. Il sentit alors l’érection de Seishiro pulser contre sa cuisse nue. Ne sachant quoi faire, il leva des yeux interrogateurs vers l’homme qui le regardait, amusé.

Sans un mot, ce dernier lui sourit et déposa un léger baiser sur ses lèvres. Puis introduisant trois doigts dans sa bouche afin de les humidifier, il descendit ensuite vers le bas-ventre brûlant. Saisissant le membre encore gonflé, il l’embrassa avec passion avant de le prendre entièrement dans sa bouche, faisant gémir Subaru. Alors qu’il commençait un mouvement de va et vient le long du sexe tendu, il introduisit un premier doigt dans le corps de son amant. Le jeune homme, surpris par cette intrusion se cambra. Un deuxième puis un troisième doigt vinrent rejoindre le premier, provoquant une légère douleur. Ses mains se crispèrent sur la nuque de Seishiro, qui anticipant sa réaction, accéléra le rythme exercé par sa bouche tout en faisant lentement bouger ses doigts en Subaru.

La douleur faisant place au plaisir, le jeune médium commença à bouger les hanches, s’empalant de plus en plus sur les doigts de son amant. Resserrant l’étreinte de ses mains sur la tête de Seishiro, il pressa celle-ci contre lui, cherchant à intensifier la sensation de plaisir déjà extrême.

Submergé par l’excitation, Subaru ne put se contenir davantage et se déversa dans la bouche de son ami, atteignant l’orgasme pour la deuxième fois.

Retirant ses doigts, Seishiro avala avec délice la semence chaude qui emplissait sa bouche. Puis, embrassant le jeune homme, il lui murmura :

- "Subaru... je t'aime..."

Profitant du trouble provoqué chez son amant par sa déclaration , il le pénétra doucement . Poussant un cri de douleur, le jeune médium se cambra, étouffant des sanglots contre une épaule robuste. Essayant de le rassurer, Seishiro le serra contre lui, l’embrassant tendrement dans le cou et sur la bouche. Il commença ensuite à se mouvoir doucement en lui, cherchant à ne pas le blesser.

Encore sous le choc des mots qu'il venait d'entendre, Subaru pleurait, haletant. Le va et vient exercé par Seishiro lui provoqua rapidement du plaisir malgré la douleur ressentie au début. Il bougea bientôt au même rythme que son amant, cherchant à accroître davantage la sensation délicieuse qui s’emparait de lui. Les bras enroulés autour de la large poitrine, Subaru s’agrippait de toutes ses forces à ce corps qui désormais ne faisait qu’un avec le sien.

Une vague de chaleur le traversa, alors que Seishiro se déversait en lui dans un long cri d’extase, s’effondrant peu après sur sa poitrine tremblante et humide.

A bout de souffle, il se retira de Subaru avec difficulté puis, le prenant dans ses bras, il l’embrassa avec toute la tendresse dont il était capable. Rompant leur baiser, il chuchota à l’oreille de son amant :

- "Je t'aime."

Rougissant, le jeune homme le contempla quelques instants puis, voyant la sincérité de ses sentiments transparaître dans son regard, répondit, un large sourire aux lèvres:

- "Moi aussi Seishiro, je t'aime. Je t'aime plus que tout."

Puis l'embrassant une dernière fois, il se blottit au creux de ses bras chaleureux et protecteurs, se laissant bercer par le doux parfum émanant de l’homme qui, désormais, partagerait sa vie pour toujours.

Fin.

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