Nos amis les bêtes !

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Ce soir, sur S.P.M. T.V., dans le cadre de notre émission animalière quotidienne, un document exceptionnel ! Chat noir, votre fidèle reporter félin s’est penché sur une espèce en voie de disparition : l’exorciste, pour voir comment il se comportait en période de reproduction. Pour cela, j’ai suivi pas à pas 2 représentants de race différente : un sakurazukamori et un sumeragi. Autant dire le caractère unique de ce reportage et le danger qu’il a généré, le sakuramori étant un animal imprévisible, pouvant s’avérer cruel et particulièrement sanguinaire. Pour ce qui est du sumegari, la difficulté est tout autre : c’est une créature très timide qui se montre peu ; dès qu’elle se sent observer, son attitude change : telle un caméléon elle change de couleur, certainement pour mieux se fondre dans l’environnement et se dissimule dans un trou de souris ou autre terrier à sa portée ; en ce sens, elle fait penser à la crevette qui, sentant l’épuisette ( et donc le danger se refermer sur elle ) se cache sous un rocher. Comme la crevette également, elle est difficilement saisissable, vous glisse entre les mains et rougit quand la " température " monte. Comme cet animal, elle a un côté petit, fragile et sensible. 

Le sakurazukamori, quant à lui, ferai plutôt penser à une mangouste : il faut le voir se dresser sur ses pattes arrières tel un suricate, la tête bien droite, le regard pétillant d’intérêt et d’envie quand il a repéré une petite crevette suméragienne qui lui semble appétissante et bonne à " croquer " !

Mais revenons plutôt à ce qui nous intéresse ce soir, à savoir leurs comportements en période d’accouplement.

A l’image du Koji Nanjô, le sakurazukamori a une sexualité assez proche du lapin. Il atteint très tôt sa plénitude sexuelle. Cependant, et c’est en ce sens qu’il diffère des autres espèces, il ne copule pas tout de suite. Au lieu de cela, il se met à la recherche du partenaire idéal et peut attendre des années le dit partenaire. Mais n’allait pas pour autant croire qu’il est d’un naturel fidèle. La vie sexuelle du sakurazukamori est assez particulière. Solitaire, il n’aime pas la vie à deux et, comme beaucoup d’autres espèces, ne retrouve son partenaire que pour l’accouplement, ou du moins dans son optique. D’une certaine manière, nous pouvons dire que son comportement se rapproche de celui des humains : un partenaire régulier et quelques aventures en extra, le sakurazukamori n’étant pas d’un naturel sentimental.

A l’opposé, le sumeragi, à l’image du colvert, est une espèce fidèle et monogame : quand il s’accouple, c’est pour la vie. Toutefois, il faut bien l’avouer, il n’est pas très précoce et n’atteint sa maturité sexuelle que très tardivement.

A la saison des amours, lorsqu’il a repéré le partenaire idéal, le sakurazukamori manifeste son intérêt en décrivant une sorte de parade nuptiale du plus bel effet. Ainsi, il n’est pas rare de le voir faire la roue tel un paon ou se dresser sur ses ergots comme un coq. Pour conquérir son élu, il n’hésite pas, non plus à roucouler de tendres discours auxquels le sumeragi se montre particulièrement touché. En période d’accouplement, le sakurazukamori, réputé pour son caractère solitaire et cruel, voire sadique, cherche et apprécie la compagnie d’un sumeragi. Il peut alors se montrer, à son égard, extrêmement tendre et prévenant : qualités indispensables pour plaire à un sumeragi.

Le sumeragi est une espèce très introvertie. Mal dans sa peau et à tendance dépressive, il souffre du syndrome du caliméro ( à savoir qu’il se sent toujours persécuté et mal aimé et a le don de se mettre dans les situations les plus complexes).

Petite créature fragile, ce qu’il cherche avant tout dans son partenaire est l’affection qu’il peut lui apporter. Il a grand besoin de l’amour, du réconfort et du soutien d’une personne qui puisse comprendre ses problèmes. Or, il se trouve qu’un sakurazukamori en rut adopte parfaitement ce comportement.

Ce que le sakurazukamori apprécie le plus dans le sumeragi est son immense gentillesse, son altruisme, sa profonde sensibilité et douceur qui le change de son quotidien de violence et mort ( d’ailleurs, il est bien connu que les extrêmes s’attirent ). Néanmoins, ses préoccupations sont beaucoup moins pures que celles du sumeragi puisque le physique joue un rôle très important dans le choix qu’il fait de son compagnon. Il faut avouer que, comme je l’ai dit plus haut, sa sexualité, à l’image des lapins, est des plus virulente et ses hormones jouent donc un rôle fondamental quant au choix de son partenaire.

Toutefois, séduire un sumeragi n’est pas chose aisée, celui-ci ne se laissant pas approcher très facilement. De plus, contrairement au sakurazukamori qui vit en ermite, le sumeragi vit en meute. Pour qu’il se décide à quitter le cocon familial et à accepter de suivre un sakurazukamori, il lui faut le consentement de toute la troupe, ce qui ne va pas sans poser de problèmes car le chef de la meute, l’aîné du troupeau est toujours très réticent à laisser partir un de ses membres, d’autant que l’entente entre ses deux espèces n’a pas toujours été au beau fixe : le sakurazukamori, à l’opposé du sumeragi, est un prédateur qui n’hésite pas, quand l’idée lui en prend, à croquer du sumeragi. Comme il est extrêmement rare qu’un sakurazukamori parvienne suffisamment à séduire un chef de meute pour qu’il lui confie un des siens ( il faut dire également que le sakurazukamori se donne rarement cette peine ), il lui faut attendre patiemment que son partenaire est acquis suffisamment de maturité et de force de caractère pour quitter le troupeau familial et suivre son compagnon. Cela peu prendre extrêmement de temps aussi la patience est-elle une des vertus premières du sakurazukamori qui veut s’accoupler.

Un sumeragi intéressé le manifeste par une série de petits couinements assez caractéristiques. Parallèlement à cela, il troque son plumage habituel banc contre un autre des plus rouges et procède à de petits hochements de tête, du haut vers le bas, comme s’il cherchait à dissimuler sa face dans son jabot. Pour ce faire une idée des plus précise du spectacle, il suffit de regarder une cane, en période de reproduction, car le sumeragi amoureux calque son comportement sur cet animal, que ce soit, comme je l’ai dit, dans l’idée qu’il se fait de la vie à deux ou dans sa parade nuptiale.

Face à une réception des plus positives de son partenaire, le sakurazukamori passe à la vitesse supérieure. Tout d’abord, il cherche le contact physique en se frottant contre lui puis tente de l’entraîner dans sa tanière pour l’accouplement. Mais le sumeragi est de nature prude et bénéficie d’une éducation rigide dispensée par le chef de meute. Aussi la chose n’est-elle pas facile. Il ne se laisse pas aisément entraîner et, face aux propositions de son partenaire, adopte le comportement de la tortue : il se roule en boule dans sa carapace et il faut au sakurazukamori des trésors d’imaginations pour l’en faire sortir. Ce petit jeu va se reproduire de nombreuses fois, durant plusieurs années, avant que le sumeragi ne se décide à accepter les avances du sakurazukamori et à partager son terrier : l’on compte, à peu près, sept ans entre la première parade nuptiale et l’accouplement à proprement dit, ce délai justifiant à lui seul les infidélités du sakurazukamori qui a des besoins nettement plus grands que ceux du sumeragi.

En effet, le sexe n’est pas pour ce dernier, contrairement à son partenaire, une donnée fondamentale ; il lui privilégie la tendresse et les câlins. Ce n’est donc qu’avec réticence qu’il finit par céder aux avances de son compagnon.

En matière de sexe, le sakurazukamori s’avère un expert insatiable ( une fois de plus son côté lapin ) : avec lui, c’est toujours le bon moment et le bon endroit. Bien que le sumeragi apprécie un tel engouement, il loin de partager sa fougue et doit souvent ( trop souvent au goût du sakurazukamori, qui de dépit à tendance à cacher son museau entre ses pattes de devant, feignant un désespoir sans nom, pour tenter d’émouvoir le cœur sensible du sumeragi) mettre un frein à ses ardeurs. De plus, il ne s’accouple pas n’importe où !

Pour copuler, le sumeragi a des exigences bien particulières auxquelles le sakurazukamori doit se plier sous peine d’abstinence. La première des choses est le choix de l’endroit. Ce doit être un terrier ou une tanière bien dissimulée ; le sumeragi est un être très discret qui ne veut surtout pas être surpris dans son intimité ; ainsi, et contrairement aux autres espèces, vous ne verrez jamais un sakurazukamori et un sumeragi s’accoupler dans un endroit public.

Comme chez les pigeons, c’est son partenaire qui lui prépare son nid. Il n’acceptera l’accouplement que lorsque l’endroit lui semblera parfait : à la fois discret, intime et romantique. Son compagnon doit y mettre les formes, aussi bien sur le plan de la décoration que sur celui des préliminaires ; si le sakurazukamori sait se montrer tendre et prévenant alors il s’accouplera car, une fois gagné, l’amour du sumeragi est puissant, sincère et éternel. 

Malheureusement, à l’heure actuelle, nous ne connaissons aucun exemple d’accouplement réussi entre ces deux espèces ; aucun qui n’est abouti à la naissance d’héritiers. Il y a, dans ce couple, encore beaucoup de zones d’ombres et nos connaissances sont des plus limitées ; nous ignorons notamment si la reproduction est possible entre ces 2 races ou le temps de gestation mis par le sumeragi. Toutefois, je continue à garder un œil attentif sur eux et ne manquerais pas de vous faire part de la moindre évolution dans un prochain numéro de Vos amis les bêtes !

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