PART V

Sonia frappa à la porte de la 210, en comptant mentalement : une fois. Il réagit. Deux fois : il sort de son lit. Trois fois : il détache Mr Suméragi. Quatre fois : laissons le temps de se rhabiller convenablement au malheureux. Cinq foid : il réintègre son lit. Six fois : on ne sais jamais, peut-être que les noeuds étaient plus serrés que d’habitude... Sept fois : peut-être que les noeuds étaient très très serrés... Dans le doute elle allait frapper à nouveau quand le jeune homme qui l’accompagnait lui fit calmement remarquer :

-"Et les porte survivent à ce régime? Ou alors personne ne vient ouvrir paske vous avez shooté le Sakurazukamori aux calmants pour l’empêcher de fondre sur Subaru (qu’est assez affolant je l’admet) comme un animal en rut?"

Elle ne répondit rien; elle en avait vu d’autres, et depuis qu’elle détachait Subaru tous les soirs, elle s’était blasée. Mais tout de même, de telles vulgarités dans la bouche d’un si charmant jeune homme... T-t-t-t... Qui Mr Suméragi fréquentait-il donc? Sans parler du hum sensuel Mr Sakura... Elle coupa court à ses rêverie pas trop catholiques et ouvrit prudemment la porte pour ne pas laisser au visiteur l’occasion de s’exprimer à nouveau -surtout qu’il y avait des témoins, la technicienne des surfaces étant actuellement en train de briquer ferme le lino-. Elle passa la tête par l’entrebaîllement de la porte et tâta derrière, histoire de voir si sa main ne recontrait par une masse qui s’avérerait être Mr Suméragi enveloppé dans un cocon de fil à scoubidou comme si une araignée géante l’avait roulé dans sa bave -bon, d’accord monsieur Sakura n’avait rien d’une araignée (mmmh au contraire), mais par contre pour ce qui était de baver sur Mr Suméragi... Elle coupa à nouveau court à ses rêveries qui devenaient franchement louches, et tchèqua rapidement l’ensemble de la pièce tandis que le jeune monsieur derrière s’impatientait et semblait sur le point de sortir une autre grossièreté, qui lui serait directement adressée celle-là. C’est que c’était un hôpital RESPECTABLE ici; sans doute ce jeune homme, étant un proche de ces deux messieurs, n’ignorait-il rien de leurs jeux (enfin, des jeux de Mr Sakura, Mr Suméragi ayant l’air de trouver ça moyennement drôle), mais enfin, inutile qu’il sache que la surveillance vigilante de Sonia n’empêchait même pas mr Sakura de perpétrer ses méfaits...

-"Bonjour messieurs! J’ai une surprise pour vous!" Lança-t-elle d’une voix débordante d’enthousiasme. Seishiro cessa un court moment de secouer le lit de Subaru à l’aide d’une béquille dans l’attente du moment où celui-ci renverserait sa soupe bouillante. Il demanda, plein d’espoir:

-"Ca y est, les lys sont arrivés?

-Heu, non..." Seishiro tout déçu se remit à son occupation avec ferveur -c’était que ce petit goinfre de Subaru avait réussi à engloutir au moins 3 cuillerées pendant son bref instant de distraction.

-"Mais heu, j’ai une visite pour vous..." Subaru commençait à avoir un certain flair pour sentir les emmerdes arriver, don qui le desservait plutôt qu’il ne l’aidait d’ailleurs, puisqu’il était certain de ne pas y couper à chaque fois, et que ça ne lui servait donc qu’à se ronger d’angoisse en attendant la tuile. En conséquence, il posa sa soupe sur la table de chevet pour demander, déjà stressé :

-"Qui donc?

Seishiro quant à lui leva un sourcil intéressé, sans pour autant relâcher son effort.

-"Oh hé bien, où est-il passé? Il me suivait il y a un instant, ce monsieur..." Un bruit apocalyptique de ferraille cabossée ajouté aux hurlements de goret qu’on égorge de la technicienne des surfaces lui coupa la parole; du couloir surgit un vigoureux :

-"PUTAIN DE CHIURE DE BORDEL DE MERDE DE FOUTREDIEU!!!!" Seishiro leva un index, sûr de son diagnostic :

-"Ah. Kamui."

Subaru se tassa contre le mur. Sonia s’était déjà jetée dans la mêlée.

-"Monsieur! Monsieur Shiro! Vous ne vous êtes pas blessé?!

-Jlui avais pourtant bien dit de faire gaffe où il mettait les pieds! Tout mon seau d’eau sale renversé, c’est du propre!

-Oh chiotte, la bouteille! rhaaa putain dsa mère, le goulot est niqué! Va falloir la boire de suite!!!

-Mais enfin, qu’est-ce qui vous a pris? (prenant Sonia à témoin) Il s’est foutu à 4 pattes sur le sol et il s’est mis à insulter son reflet sur le carrelage en le traitant d’*enculé*!

-Boh oooooh, vous allez pas nous chier une pendule parce que j’ai cru voir cette tarlouze à plumes dans le cul de Fuuma non?" Puis, entrant dans la chambre en serrant son paquet contre lui, suivi de près par l’infirmière :

-"Salut les copains!

-Bonjour Kamui!

-Alors, comment vous pourrissez?

-Oh moi, avec sérénité... Par contre Subaru, je sais pas ce qu’il a depuis quelques temps, je le sens un peu stressé...

-Oh boooooooon? Ben Subaru? Kamui posa son paquet sur une chaise pour aller voir Subaru.

-"Ptain t’es vraiment très blanc! Tu vas bien tu es sûr?

-Heu ouioui, je suis content de te revoir Kamui, mais... C’est nouveau ce manteau en cuir à clous?

-Oh ça, c’est un cadeau de Seishiro, il me l’avait envoyé pour mon anniversaire... D’ailleurs je ne t’ai toujours pas remercié : merci Seishiro! Ca m’a fait d’autant plus plaisir que je m’y attendais pas du tout de ta part, ça m’a carrément troué le cul quand j’ai reçu ton colis!

-Oh, c’était rien tu sais, au prix où je l’avais volé, c’était un occasion..." Subaru était indigné. Ses pommettes se colorèrent en rouge au milieu de son visage blanc, on aurait dit Scarlett (O’Hara). Ce qui alarma Kamui :

-"Oulala t’es sûr que tout va bien Subaru? Infirmière! Bougez-vous le cul il se trouve mal!

-Non non au contraire, c’est son état habituel... Et puis mon nom c’est pas Infirmière Bougezvouslecul c’est Sonia Pichon!

-Hweua, dit Kamui à part soi, de façon à ce que seul Subaru l’entende, ben chcrois que chpréfère l’autre nom!

-Oh mais Sonia c’est un très joli prénom" se sentit obligé de l’ouvrir Subaru...

-Et Seishiro, m’amour, t’en penses quoi de Seishiro comme prénom? Si t’aimes tellement "Sonia", on appellera comme ça le premier enfant que je te ferai!" Subaru se transforma à nouveau en caricature de l’héroïne d’ "Autant en emporte le vent" (et pourtant Dieu sait si c’est dur de trouver encore quelque chose à parodier chez elle). Kamui commenta :

-"Ca c’est un bon choix, Seishiro! Mais, si c’est pas une moukère ton lardon?" Seishiro eut un geste évasif qui signifiait qu’il n’attachait pas beaucoup d’importance à ce genre de détails secondaires... Kamui constata que la teinte des joues de Subaru allait caramélisant sous le regard pervers dont le couvait Seishiro. Il se pencha pour parle à l’oreille de Subaru.. Près, tout près, très près, très très près... TROP près! D’ailleurs quiconque approchait Subaru dans un périmètre de 150 mètres se trouvait trop près de lui au goût de Seishiro, et il bouillait intérieurement tous les matins lorsqu’on les séparait d’un paravent pendant la visite médicale où on mettait à Subaru un thermomètre dans l’endroit qu’est prévu pour. Seishiro avait même offert ses services mais, pour une obscure raison, on les avait refusés... Comme si y avait besoin d’un diplôme d’infirmière pour mettre un thermomètre à Subaru... Mais il laissa là ses rancoeurs pour tenter d’entendre ce que Kamui pouvait bien sussurer à Subaru. Décidément, il parlait trop bas...

-"Tu sais Subaru, murmura Kamui, lui soufflant un haleine torride dans le col, je ne te comprends pas. Dans la chambre de Seishiro... Tous seuls... Tous les deux... Tu réalises ton rêve le plus fou non! Tu dois mettre en pratique tous les fantasmes qui ont pu germer dans ton esprit torturé par l’absitence depuis des années non?" Subaru était trop occupé à respirer en se concentrant sur une occupation anodine -compter ses doigts de pieds- pour objecter que c’était Seishiro qui réalisait les siens et non l’inverse, et que personnellement il prônait l’abstinence, certains en particulier devraient en comprendre les vertus au lieu de s’en plaindre... et Kamui remit ça : "ou alors, tes sentiments pour Seishiro... Ne sont pas ceux qu’on pourrait penser... Et, dans ce cas... Pourrais-je, oserais-je espérer...?"

Heureusement un coup de béquille bien appliqué fit sursauter Kamui.

-"Aïe! QUI m’a savaté le cul??? Infirmière! C’est vous qui vous êtes permis?

-Hooooo! Quimoimaijamaipadutou!

-Seishiroooooo, enfant de salaud?

-Oooooooh Kamui, qu’y-a-t-il dans ton petit paquet?" Kamui était un esprit très volatile. En ce point il ressemblait beaucoup à Hokuto (décidément Subaru en serait jamais débarrassé de celle-là). Il ne se préoccupa donc plus guère de démasquer le criminel responsable de cet outrageux savatage de fondement, pour s’intéresser exclusivement au cadeau qu’il avait apporté.

-"Ah ouais merde j’oubliais. C’est... Non ouvre toi-même!" Il passa le paquet cadeau orné de Babar et de Hokuto no Ken crossoverisés (je vous dis pas la gueule des rejetons) à Seishiro, qui l’ouvrit calmement et précautionneusement.

-"Ooooooooooh une bouteille de whisky! Du pur malt!!

-Ouais, je me suis dit que vous aimeriez mieux ça que des fleurs...

-Oh, si ç’avait été des lys, j’aurais pas craché dessus... (regard vicieux du côté de Subaru)

-Non non non, Kamui, tu as très bien fait..." Subaru n’était pas très enthousiaste à l’idée de faire face à un Seishiro beurré comme un ptit Lu, mais ça pouvait pas être pire que la torture des lys...

-" Mais monsieur, intervint Sonia, je suis désolée mais l’alcool est interdit dans l’enceinte de l’hôpital...

-Ah oui? Et avec quoi vous les désinfectez vous patients? De la grenadine?

-Effectivement, nous avons de l’alcool à 90, mais ça se boit pas ça!

-Beeeeen... (air dubitatif de Kamui)

-Kamui, Sorata ne t’aurait-il pas débauché pendant notre absence, par hasard?

-Ben heu c’est-à-dire qu’une fois Arashi lui a enfoncé une broche à rôti dans le groin parce qu’il lui avait mis la main au cul alors qu’elle touillait la bouffe, et alors je l’ai accompagné dans la salle de bain pour lui charcuter la cloison nasale et on a désinfecté à l’alcool à 90 et je lui en ait fait dégouliner dans la bouche et il a dit putain c’est pas dégeu c’est dlabonne Kam goûte et pis alors j’y ai lampé un coup et pis ben j’ai fini la bouteille quoi...

-Il n’empêche monsieur que l’alcool est prohibé dans l’enceinte de l’hôpital!

-Mais c’est pas pour l’enceinte de l’hôpital que je l’ai amené d’abord, c’est pour l’estomac de Seishiro, c’est là qu’il va passer, et je vous garantis que l’estomac de Seishiro il en a rien à peigner de votre putain d’enceinte!

-Là n’est pas la question. Veuillez me donner cette bouteille, et j’aviserai le directeur de votre conduite de façon à ce que vous ne soyez plus admis ici (elle aussi elle défendait son territoire; ce jeune blaireau s’était décidément aproché beaucoup trop près du sublime Mr Suméragi tout à l’heure...). Kamui la toisa avec hauteur (enfin, façon de parler) avant de déclarer, très digne :

-"Mademoiselle, je vous pisse à la raie du cul avec un entonnoir." La blasure de Sonia avait ses limites; elle posa une main sur son coeur en poussant un "oh" choqué. Elle s’imagina l’opération dans toute son horreur et dut s’asseoir un instant. Kamui lui fit une petite moue de petit garçon :

-"Allez, soyez pas truie quoi... Vous direz que vous nous avez pas vu... on va la boire en vitesse, hein Seishiro?

-Oui d’ailleurs je crois que ça va m’aider à dormir... Sinon je risque de ne pas pouvoir trouver le sommeil, et je crois que mon doux Subaru devra alors... Meubler mes insomnies...

-Oh mademoiselle Pichon, s’il vous plaîîîît.

-Bon... Mais que ça ne se reproduise plus.

Elle quitta la pièce, pleine d’appréhension. Pas tant que Subaru. Car dès que la porte se fut refermée...

-"Allez Sei, faut tout descendre là sinon ça va se perdre! Allez, on va se prendre une bonne biture! Sub, tu te torches avec nous?

-N-non, sans façon...

-Allez, premier verre, cul sec hop!

-Pffffffff je ne voudrais pas t’attrister mon pauvre Kamui mais je faisais la même chose au collège...

-Ben... Je suis au collège...

-Ouais ben c’est pas une raison! Allez verse-moi un second verre, je vais te montrer comment boit un homme, un vrai!

-Haha! J’attend de voir!

-Allez regarde bien : hop cul sec aussi!

-Pffff facile : allez encore plus trash, le doubletorchade! Deux d’un coup! hic!

-Ahhh tu as hoqueté, tu as hoqueté!

-Ben vas-y fais donc mieux!

-Va pour le double! hic! (Seishio bourré. Intéressant spectacle. Subaru, bien que parfaitement conscient que tout allait fatalement finir par lui retomber sur le coin de la gueule, ne pouvait n’empêcher d’observer la scène avec curiosité.)

-Toi aussi tu as hoqueté!

-M’en fous d’abord quand j’étais au collège j’ai tué plus de monde que toi!

-Mh, pas dit! Si tu comptes bien, avec tous mes accidents de mobylette...

-Oui mais moi je le faisais exprès d’abord!

-Et qui te dit que ça m’arrivait par hasard?

-Pfffffffffh même pas vrai hé d’abord t’as bien trop peur que Karen te file un fessée, gamin!

-Nom d’un ptit cul! Tu... T’es au courant pour les fessées de Karen...?

-Mhhh, je me suis même laissé dire qu’elle y prend un certain plaisir...

-Yuzuriha! C’est cette petite voyeuse zoophile qui m’a trahi!

-Oh, si peu... Faut dire aussi que je l’avais soudoyée : pendant une semaine je l’ai attendue tous les soirs à la sortie de l’école avec un paquet de bonbons... D’ailleurs à chaque fois elle me demandait si j’étais tounu sous mojn imperméable, et après elle voulait que je l’emmène chez moi pour voir mes petits chats... J’avais beau lui dire tous les soirs que j’avais pas de chat elle en démordait pas cette conne... (Ooooh. Seishiro vulgaire. Décidément il fallait éloigner Kamui de lui au plus vite, il avait une mauvaise influence sur lui. Et encore, heureusement que Seishiro était un dragon de la terre et non du ciel... Il n’osait pas imaginer ce que serait son mode d’expression, après quelques semaines de vie commune avec Kamui. Une suite d’onomatopées éructantes et de mots tous construit sur la base fuck, sans doute.)

-Bref... De toute façon j’aime ça aussi que Karen me fouette, tu me feras pas peur avec ça! Trouve autre chose!

-Réviser ton droit avec Subaru? (tiens sers-m’en un autre)

-Mhhhh, l’entrée en vigueur du PACS...

-L’éducation civique avec Nokoru?

-Hweuuuua

-Les maths avec Arashi?

-Heurk

-La physique de Sorata?

-pouaeuuuuuuuuurk hé arrête là je vais gerber!

-Ahahaha! Petite nature va!

-Qui ça? Moi?!!!

-Et susceptible en plus! Tu es en pleine crise d’adolescence on dirait...

-JVAIS TFAIRE SORTIR LES TRIPES AU CURE-DENTS ENC

-Oooooooooooooooooh! Qu’est-ce qui se passe ici? (Sonia II le retour).

-Rien Sonia, c’est Kamui... Il est un peu ivre...

-Mais il est plein comme un oeuf oui!

-Oh si peu si peu...

-Allez Chonia, chois coll... Coule... Fais pas ta pute quoi...

-Laissez-le se finir, ça ira mieux après... Tenez, houp, il ne reste plus grand-chose dans la bouteille...

-Allez Chonia, tu veux un verre...?

-Heu non merci, jamais pendant le service!" Elle sortir dignement, s’efforcant de ne pas remarquer combien la boisson rendait les yeux de Mr Sakura brillants et fort suggestifs, ni combien intense était la flamme qui s’était allumée dans les yeux violets du jeune visiteur... D’ailleurs il ressemblait beaucoup à Mr Suméragi, la vulgarité en plus, mais il avait un petit air coquin qui... Elle se précipita dans les toilettes au bout du couloir pour stopper un de ces saignements de nez qui avaient tendance à la prendre souvent ces derniers temps.

Pendant ce temps, dans la chambre 210, la bacchanale suivait son cours...

-"Allez à ta santé Kamui! Je tente le triple trash! Khof khof khof khof reuh

-Ahhhhhhhhh! Alors on est moins fier maintenant hein? T’es un naze Seishiro, un mauvais, bouuh! Regarde-moi plutôt, hop, un triple sans frémir! Rheuheuheuheuheuuuuuuurkbrô!

-Ahaha! Sans frémir hein? Je me marre! Ca a pas 3 poils au cul et ça la ramène... (Oula. Oulala. Seishiro *très* vulgaire! Décidément, c’était à noter sur les tablettes...)

-Quoiquoiquoi? Qu’est-ce qu’ils ont mes poils de cul?

-Le sauveur de l’humanité n’est pas supposé parler ainsi, mon cher Kamui...

-Ouais ben moi j’ai fait la fin du monde alors je te nique le coin de la gueule à toi!

-Ben quoi? Moi aussi!

-Quoiquoiquoi toi aussi tu me niques le coin de la gueule? Non mais viens me le dire en face!

-Nous sommes déjà face à face, et de plus je parlais de la fin du monde... Mais si tu insistes... (Rictus caractéristique accompagnant un regard de prédateur intéressé. Yayaïe.)

-Ben parlons-en de la fin du monde! On t’a pas beaucoup vu?

-Normal, j’ étais occupé à me colleter avec l’ineffable Subaru (aïe on recommencait à s’intéresser à lui, c’était mauvais ça) , ce qui nous a conduits ici d’ailleurs...

-Ouais mon cul! (décidément il en parlait beaucoup, de son popotin, Kamui). T’étais occupé à le tripoter dans un coin ouais!

-Ben... oui... (expression d’évidence absolument innocente). Et alors?

-Et alors pendant ce temps tu te battais pas!

-Ohhh, là la jalousie te rend de mauvaise foi!

-On va voir! Subaru, pendant l’ultime bataille guerrière de l’apocalypse finale de la dernière fin terminale du monde, est-ce que oui ou non Seishiro a passé tout le temps des combats à te mater derrière un pilier de parking souterrain?

-Ben, heuuuu...

-Allez, dis-moi la vérité!

-Ben faut être juste, il m’a un peu tapé aussi quand même...

-Je suis désolé mon trésor, il le fallait... C’était mon rôle...

-Et le retourner sur le capot d’une Megan Senic c’était ton rôle aussi peut-être?

-OH! (ça y est, Subaru recommençait à avoir ses vapeurs)

-Non... Hélas, je n’en ai pas eu le temps...

-Et... C’est pas trop dur, de résister à la tentation, maintenant que tu l’as sous les yeux tous les jours...?

-Je m’en occupe... Autrement...

-Ah oui, comment ça?

Sonia tendit l’oreille. Il n’y avait plus un bruit dans la chambre 210. Tout semblait calme. Enfin! Ils avaient vidé leur querelle en même temps que la bouteille! A moins qu’ils n’aient roulé sous les lits, saouls perdus... A la pensée de Mr Sakura, allongé, les yeux fermés, son alléchant visage détendu dans le délicieux abandon du sommeil... De la bouche de ce jeune homme, qui pour une fois ne proférerait plus d’obscénités, délicatement entrouverte avec de légères gouttes d’alcool scintillant sur ses lèvres... Et peut-être -peut-être-, peut-être même Mr Suméragi se serait-il joint à la beuverie...

Toute émoustillée, elle courut vers la 210. Elle ne frappa pas, et ouvrit la porte tout doucement... Mais ce faisant, elle poussa du battant la bouteille vide qui roula bruyamment, faisant se retourner Kamui. Loupé pour la discrétion... Elle fut presque déçue de voir qu’il tenait toujours sur ses jambes après cette orgie, et que Mr Sakura s’était même levé et se tenait debout près de lui... Ils semblaient fixer quelque chose au sol avec un intérêt manifeste, jusqu’au moment où le bruit provoqué par l’entrée de Sonia détourna leur attention. Subaru en profita pour tenter de s’échapper.

-Ouh Cheichiro rattchrape-le y chéchappe! Ku gna mal gnattaché!

-Ben ssé pafacil non plus... Déchà attacher un cheul Chubaru ch’est pas tous les jours fachile-fachile, alooooors deux...

-Bon ben tjiens le bien, jvais gnécha... Gnéchayer...

-Allez Kchamui, gnattatche-les bwien tousssssss les deux!

-Vaaaa-lààààà... Bon, reprchenons.

-Ooooooh!!!! Mais maismaismais à quoi jouez vous?

-A la wroue dlafortchune et à pine zeu botjeule (private joke), chachvoit pas...?

-Et un peu à tourgnez magnèjes, auchi... Allez ch’est ton tour de tourner Kamui.

-Mais! Voulez vous bien le détacher!

-Ah non, pas aprchès gne mal qu’on gna eeu... Vajy Kamui.

-Je... J’y vais... Ah-ahhh... OUI!!!

-Ah gnon cha vaux pas cha vaux pas! On gnavait dit chétait lpremier qui arravait à pointer Chubaru-kchun vers la bjouteille, et la bjouteille elle est pu là...

-Ouais mais chans chette grognache elle aurait pas bjougé gna bjouteille!

-M’en fous ch’est comme cha...

-Pf, tcha vraiment le kchu bordjé gnouille Cheichuro!

-Eh oui, chécha d’êt un chak... Un chaku... Un...

-Ohh echaie pas des mots tchrop compchliqués, t’es pas en gnétat...

-Attendez Monsieur Suméragi! Je vais vous libérer, ils ne regardent pas de notre côté!

-Chaku... Chakurrrr...

-Ouais gna gnu prognrès, courache djechuinavectwa!

-Chakurrrrra... Jzoukagnori!

-Ouaiiiiiiiiiiis chuper!

-Où est Choubarou?!!

-Auchune gnidée... Y ch’est kiré djidonc!

-Bwof, on le retrouvjera... Mais... Du coup on chait pas qui a gjagné?

-Ben gnon...

"Mais, chuchota Sonia à l’oreille de Subaru, alors qu’ils étaient cachés sous son lit (Sonia doutait que l’un de ces messieurs soit encore capable de se pencher à 4 pattes pour regarder sous le lit, et de se relever ensuite). "Mais, quel est ce prix dont ils parlent, je n’en ai aucun idée...?" Subaru quant à lui en avait un idée très précise. un peu trop précise même.

-"Allez ch’est pas gnrave... On fait eg.. eg... egjéko d’acchord?

-Allez, tchop-là..."

Subaru ne put retenir un gémissement étouffé de désespoir.

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